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Des chercheurs s’attaquent au problème des microplastiques dans les océans

Greg Rasmussen, le samedi 11 mars 2017

Elles sont presque invisibles, mais pourraient représenter une réelle menace pour l’environnement. Des milliers de particules de plastique se retrouvent dans l’eau à chaque brassée de lavage. Des chercheurs de Colombie-Britannique tentent de trouver des solutions à ce problème qui afflige les océans

Les scientifiques s’inquiètent de plus en plus de la présence de ces particules de plastiques dans l’eau et la chaîne alimentaire, mais ils font face à des défis de taille pour s’attaquer à la source du problème.

« C’est un polluant très différent des autres », dit le Dr Peter Ross, directeur de la recherche sur la pollution des océans à l’Aquarium de Vancouver. « Ce n’est pas un polluant chimique, mais un polluant structurel. »

Des échantillons récents provenant de l’eau de mer de la côte ouest ont révélé jusqu’à 25 000 particules de plastique pour un seul mètre cube d’eau.

Des vêtements écologiques dangereux pour l’environnement

Une des sources connues de ces particules de plastique : les vestes en laine polaire vendues dans les boutiques de plein air. Faites de matériaux recyclés comme des bouteilles de plastique, elles ont longtemps été perçues comme un achat écologique.

Mais une seule de ces vestes peut libérer jusqu’à 10 000 fibres de plastique dans l’environnement à chaque fois qu’il est lavé, selon Peter Ross. Des particules de la même grosseur que le plancton, et qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire.

Huîtres contaminées

La scientifique Sarah Dundas de l’Université de l’île de Vancouver raconte que son équipe de recherche sur les fruits de mer de la côte ouest canadienne trouve des fibres de vêtements dans presque chaque huître analysée.

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Les chercheurs les dissèquent dans leur laboratoire de l’Université de l’île de Vancouver pour évaluer l’impact des microplastiques dans les eaux de la côte.

« On ne sait pas encore comment leur présence affecte la sécurité et la salubrité de la chaîne alimentaire », dit-elle. « Nous avons beaucoup de pain sur la planche. »

Mesurer l’ampleur du problème

Un autre problème, c’est que personne ne sait exactement à quel point le lavage de toute cette laine polaire contribue à la présence de plastique dans nos océans.

Pour le savoir, Peter Ross travaille avec des usines de traitement des eaux. Il mesure le volume et le type de fibres qui y entrent, puis analyse l’eau traitée à la sortie des usines pour voir ce qu’il en reste.

Il cherche à voir si différentes techniques de filtrage pourraient améliorer la situation.

Depuis peu, les techniciens au laboratoire de l’Aquarium de Vancouver utilisent aussi un spectromètre à infrarouge comme ceux utilisés pour analyser les lieux de crimes.

L’outil permet d’identifier le type de plastique à partir d’échantillons microscopiques.

« Cela ne nous donnera pas la source exacte. Ça ne dira pas  »laine polaire de Walmart fabriquée en Chine ». Mais cela confirmera qu’il s’agit d’un plastique, on en connaîtra la catégorie, ainsi que les composantes et on pourra parfois même identifier le manufacturier. »

La question inquiète aussi la chaîne de magasins coopératifs Mountain Equipment Coop (MEC), qui vend bon nombre de vêtements en laine polaire pour ses propriétés thermiques. MEC s’est souvent vanté de ses mesures pour réduire son empreinte écologique.

Pour la toute première fois, MEC finance une recherche scientifique, celle de Peter Ross sur les microplastiques.

 

Source : Radio-Canada

 

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