Par Valérie Borden, 23 février 2018
Des bouées fournissent des données étonnantes dans l’Atlantique Nord. Aussi, des Jeux olympiques virtuels décevants, des émissions des voitures peu surveillées, et (encore) le dangereux kratom.
Tous les modèles de prédiction des changements climatiques prévoient que la circulation océanique thermohaline, soit le grand courant marin qui brasse l’Atlantique Nord, va ralentir, ce qui pourrait bouleverser le climat en Amérique du nord et en Europe.
Mais quand, et avec quelle amplitude ? Des instruments de mesure fixés à 53 bouées, installées il y a quatre ans entre le Canada et l’Écosse, viennent de livrer leurs premiers résultats. Et ils laissent les scientifiques perplexes.

On avait toujours vu la circulation thermohaline comme une sorte de long fleuve tranquille : les eaux chaudes de la surface au niveau des Tropiques coulent vers le Nord, où elle se refroidissent et plongent dans les profondeurs d’où elles retournent vers le sud, remontant en surface à mesure qu’elles se réchauffent.
Or les premières données recueillies dans le cadre du programme international OSNAP laissent croire que ce courant est beaucoup plus variable que ce que l’on pensait : il accélère et ralentit au gré des vents et des saisons, si bien qu’il pourrait être beaucoup plus difficile que prévu d’estimer le rythme réel de son ralentissement.
La question est cruciale, car on ne comprend pas encore bien ce qui influence ce puissant courant, ni comment lui-même influence le climat. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoyait un phénomène progressif, tandis qu’une étude récente estimait que la mer du Labrador pourrait perdre de deux à trois degrés en moins d’une décennie, ce qui ferait chuter rapidement la température dans les régions côtières de l’Atlantique Nord.
La surveillance de ces bouées dans les prochaines années devrait permettre de mieux anticiper les changements du climat dans les régions côtières de l’Amérique du Nord et de l’Europe.
Source : L’actualité