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Seulement 13 % des océans de notre planète sont encore à l’état sauvage

Par Ana Benabs – 27 juillet 2018

Au moins 76 % des mers du monde entier ont été marquées par l’Homme, selon des chercheurs de l’Université du Queensland. Un chiffre qui alerte une nouvelle fois sur l’état de l’environnement.

Plastique, crèmes solaires, substances chimiques… La main humaine continue de malmener les océans de notre planète. Une étude, mise en ligne sur le site Current Biology jeudi 26 juillet, prouve une nouvelle fois que les Hommes ont pris la main sur presque toutes les zones marines du monde.

Kendall Jones, doctorant à l’Université du Queensland en Australie et spécialiste de la conservation à la Wildlife Conservation Society, et son équipe de chercheurs se sont penchés sur les zones marines de la Terre. Ils ont alors constaté que seulement 13,2–% des mers du monde – soit environ 54 millions de kilomètres carrés – sont encore à l’état sauvage, et que tout le reste était marqué par une activité humaine. Un bilan alarmant, qui confirme une nouvelle fois qu’il est urgent de réagir.

Quasiment plus de zones sauvages près des côtes

« Presque toutes ces zones sauvages se trouvent en Arctique, en Antarctique ou près des îles du Pacifique », détaille Kendall Jones à LiveScience. « Et dans les régions côtières, où l’activité humaine est la plus intense, il n’y en a presque plus. » Il ajoute ensuite que ces rares endroits sont trop peu à être protégés – 4,9 % selon l’étude – , et qu’ils pourraient donc « être perdus à tout moment, sachant que le progrès des techniques de pêche et de navigation nous permettent d’aller toujours plus loin, et de pêcher toujours plus profond ».

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Une carte des mers du monde, issue de l’étude menée par Kendall Jones. Current Biology

Qu’est-ce qui différencie exactement une zone marine sauvage d’une non-sauvage ? Les scientifiques se sont basés sur plusieurs critères. Ils ont tout d’abord établi 15 facteurs humains de destruction, puis 4 issus des changements climatiques. Si une zone marine est touchée par moins de 10 % de ces facteurs, elle est considérée comme étant sauvage.

La biodiversité en péril

Dans l’étude, les chercheurs affirment également que la biodiversité est bien moindre dans les zones où les humains ont laissé leurs marques, un fait déjà démontré par d’autres rapports. « Dans ces régions non-sauvages, la majorité des prédateurs ont disparu », explique Kendall Jones. « Protéger les aires sauvages est donc crucial si nous voulons conserver l’intégralité de la biodiversité marine dans le futur. »

Un manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) plonge dans les eaux froides de l?Océan Antarctique, depuis un plongeoir naturel en Terre Adélie, en Antarctique, en janvier 2009. (Photo by Vincent LECOMTE/Gamma-Rapho via Getty Images)
Un manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) plonge dans les eaux froides de l?Océan Antarctique, depuis un plongeoir naturel en Terre Adélie, en Antarctique, en janvier 2009. (Photo by Vincent LECOMTE/Gamma-Rapho via Getty Images)

Des solutions, les auteurs en ont. « Il faudrait que les pays identifient les zones sauvages dans leurs juridictions, et les désignent comme protégées », propose Kendall Jones. Le problème étant que les zones de haute mer ne répondent à aucune juridiction par exemple. Il est donc impossible d’établir des règles de conservation en ces lieux. Cependant, les Nations Unies sont en train de débattre à ce sujet afin de mettre en place des réglementations, comme l’indique LiveScience.

 

Source : Mashable France24