31 juillet 2019
Suite aux expéditions entreprises par Jacques-Yves Cousteau en 1968 et Johan Reinhard en 1989 et 1992, la Bolivie a initié en 2012 des opérations archéologiques dans et autour du lac avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Grâce à 220 jours d’enquête avec plus de 1350 plongées, une vingtaine de sites immergés et plus de 20 000 objets datant de la période Tiwanaku (300-1150 ap. J.-C.) à la période inca (1400-1532 ap. J.-C.) ont été mis à jour. Parmi les sites sous-marins ainsi révélés se trouvaient des lieux d’offrandes autochtones, des ports préhistoriques et d’anciens villages submergés.
En 2017, la Bolivie a adhéré à la Convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (2001), qui fournit aux États parties un mécanisme pour protéger leur patrimoine immergé, notamment des orientations techniques et scientifiques et des bonnes pratiques. En 2018, un atelier de l’UNESCO a réuni des experts régionaux au lac Titicaca pour discuter de la recherche scientifique et de la protection du patrimoine culturel subaquatique, de son rôle dans le développement durable et d’un projet de création d’un musée sous-marin.
Avec l’aide de l’UNESCO et du Ministère bolivien de la Culture, une équipe de plongeurs archéologiques dirigée par le Dr Christophe Delaere de l’ULB conduit actuellement de nouvelles explorations dans le lac Titicaca. Cette équipe se compose de 27 archéologues, anthropologues, conservateurs, ingénieurs et techniciens venant de Belgique, de Bolivie et de France. Ils coopèrent avec la population locale et veillent à ce que tous les objets trouvés restent dans la communauté.
Parallèlement, l’UNESCO, le Ministère bolivien de la culture, des experts belges et des représentants des communautés autochtones locales planifient conjointement la création d’un musée flottant semi-immergé sur et dans le lac Titicaca. L’un des objectifs de ce musée est de préserver à la fois les structures archéologiques immergées et celles qui se trouvent sur les rives du lac. Le musée, qui devrait être achevé en 2020, permettra aux visiteurs de voir l’héritage caché sous les eaux à travers des murs de verre, ainsi que des expositions d’objets récupérés dans le lac, tout en fournissant le contexte historique et anthropologique de ces découvertes remarquables. Le projet de musée attirera de nouveaux flux de visiteurs au bord du lac bolivien, apportant des emplois à la population locale et fournissant un nouveau volet éducatif sur l’incroyable histoire du lac Titicaca. Ces initiatives d’exploration, d’accès et de protection du patrimoine culturel subaquatique du lac Titicaca contribuent à la préservation du patrimoine matériel et vivant des communautés locales, car ces vestiges immergés et mis à jour du passé sont étroitement liés aux pratiques culturelles de ces dernières.
Source : UNESCO